Sur une gravure de Sandrine :
Texte de Arnaud Savoye
Érafle les bois et retrouve le silence. L’arbre t’en remerciera. Il est un espace ouvert et rétréci ; il se rêve profondeur. Là, tout autant oubli, tout autant présence.
Et la main se chante dans un mouvement ample, en un mouvement plein. Une aube prend de la distance avec la nuit, et toi, toi, tu la répètes, chuchotement.
N’effraie pas la nuit de ta venue et reste ce témoin silencieux, discret passeur de lumière ; le jour n’en saura rien. Il se verra simple jour commun dans le miroir des flaques des matins d’hiver ; un peu de rosée, un peu de givre au bout des doigts.
Et tu attendras calmement que viennent les premiers rayons de soleil.
Et demain, tout recommence. Ténuité savoureuse des rougeoiements de l’ombre du jardin avant que les crêtes ne se couvrent d’or, avant que ne soit chassée la lune pour de bon, sa course terminée, ton regard en perd le chemin.